Dans le souci de faire preuve d'une parfaite maîtrise du français, le langage journalistique se pique d'un purisme extravagant.
Voici quelques tics que je me suis amusé à répertorier.
- Evitement systématique de « ça » (jugé familier sans doute) :
« Cela souffle fort »
« Cela n’est pas si simple que cela. »
Et pourquoi pas, alors, « comment cela va ? » ?
- Evitement systématique de « c'est » (jugé incorrect sans doute) devant un nom ou un pronom pluriel :
« Ce sont eux qui ».
C'est oublier que « c'est » est un présenrtatif et, à ce titre, peut être considéré comme une forme figée. Dirions-nous, sous prétexte de respecter l'accord,
« Ce sont nous » ? ou mieux « Ce sommes nous » ?
- Emploi systématique de la tournure impersonnelle du verbe « se passer » : « Qu'est-ce qu'il se passe ? » (sans doute pour bien souligner que le verbe impersonnel a été repéré). Pourtant « qu'est-ce qui se passe? » est tout à fait correct. On dit bien, par exemple, « ce drame s'est passé ici ». De plus, cette tournure est plus naturelle et moins lourde !
Idem pour "qui reste" et "qu'il reste".
- Emploi systématique de « beau », « bel », « belle » à la place de « bon » (jugé sans doute trop ordinaire, trop usé). D'où les formules « belle journée », « belle année », etc...
- Accord grammatical systématique à la place de l'accord logique : « un million de personnes a manifesté ».
Certes correct. Mais c'est oublier que ce sont les « personnes » qui ont manifesté, pas le « million ».
- Emploi systématique du verbe horripilant « impacter » à la place de « concerner, toucher » etc... Cela dit, reconnaissons que le verbe « impacter » est, dans certains cas, plus parlant. Ce n'est pas une raison pour le mettre à toutes les sauces.
J'en oublie, évidemment.
Personnellement, je préfère une bonne grosse faute bien de chez nous à cette préciosité ridicule. Et vous ?
C'est pourquoi, si vous avez repéré, au fil de vos lectures, d'autres tics, merci de me les communiquer. Je me ferai un plaisir de les ajouter à cette liste.
Jaô-¨Paô