
Je suis désolé de vous avoir fait verser une larme avec mon précédent poème. Mais, comme vous me l'avez fait savoir, la cause animale le valait bien et je compte bien continuer à la défendre!
Allez, on va revenir aujourd'hui, à un registre plus gai. Pour la troisième fois, c'est le poème de Ronsard Mignonne, allons voir si la rose, qui en fera les frais. Le voici donc:
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.
Et maintenant passons à sa version travestie:
Balance ta balance
Mignonne, allons voir de ce pas
Si, par hasard, vous n’avez pas
(A force de vous tourmenter),
Définitivement perdu
Ces quelques kilos superflus
Dont vous vouliez vous délester.
Las ! Voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, votre chair mollasse
A perdu de sa fermeté !
Ô vraiment marâtre Nature,
Puisque, malgré ce qu’il endure,
Votre corps s’est laissé aller.
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Ne jugez pas votre personne
Selon des canons de beauté
Qui gâteraient votre fraîcheur.
Mais éliminez-moi sur l’heure
Cet instrument de cruauté.
(Retrouvez les autres poèmes barrés dans la page "Repentirs")
NB! Le prochain poème s'adressera à un public averti! Il s'intitule X, c'est tout dire!