
Ah! Le romantisme, Lamartine! Le lac! C'est beau à pleurer! Mais y a pas que ça dans la vie!
Et la folie du Black friday étant passée, le moment est peut-être venu de faire vos comptes!
Alors, ok, je vous laisse relire le poème d'Alphonse avant de revenir à des réalités plus terre à terre!
Le lac
Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir !
Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.
Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.
Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots :
" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !
Mais pour les lecteurs plus matérialistes!

Ô cac ! l'année à peine a fini sa carrière,
Et loin des sous chéris que j’espérais revoir,
Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
Pleurer de désespoir.
Pourtant tu m’annonçais tout le bonheur du monde !
J’aurais dû soupçonner ton amabilité
Qui faisait miroiter, avec ta ruse immonde,
Un avenir doré.
Un soir, t’en souvient-il, je rêvais en silence
Que tu me promettais un avenir radieux
Et que tu m’annonçais, trompant mon innocence,
Un sort béni des dieux.
Un coup de fil soudain jeta mon rêve à terre :
Il ne restait plus rien de mon petit magot !
Alors, (je n’en ferai ici aucun mystère),
Je prononçai ces mots :
« Banquier, suspends tes vols et tes malversations !
Que tu sois de Jersey, d’Hong Kong ou bien de Suisse,
Fais cesser mon supplice ! »
Mais la voix répondit sans la moindre émotion :
« Inutile, mon cher, d’en faire tout un drame !
Je suis, vous le savez, un grand seigneur dans l’âme:
Pour vous, j'ai fait sauter tous les frais de gestion ! »
(Retrouvez les autres poèmes barrés dans la section "Repentirs")