
Pour le thème que j'aborderai aujourd'hui, j'ai choisi de m'inspirer de La ballade des dames du temps jadis de Villon. Villon voudra bien m'excuser d'avoir estropié son très beau poème, d'autant plus que je ne lui ai emprunté que le tout début du texte. En effet, aucun rapport entre les deux poèmes, sinon la forme (octosyllabes) et le premier vers...
En voici la première strophe:
Dites-moi où, n'en quel pays,
Est Flora la belle Romaine,
Archipiades, ne Thaïs,
Qui fut sa cousine germaine,
Echo, parlant quant bruit on mène
Dessus rivière ou sur étang,
Qui beauté eut trop plus qu'humaine ?
Mais où sont les neiges d'antan ?
Ce qui donnera aujourd'hui (en guise de manifeste pour la liberté d'aimer)...

Dites-moi donc en quel pays,
Chacun pourrait vivre sans haine,
Selon le cours de ses envies,
De belles amours sereines ?
Certains adorent le vin blanc
Qu’il soit moelleux ou pétillant
D’autres ne boivent que de l’eau
Dont ils ont fait leur seul credo.
Le rouge a ses admirateurs
Et même ses collectionneurs.
Beaucoup d'entre eux goûtent les trois
En dehors des gosiers étroits.
Et quelle que soit son église,
Personne ne s’en formalise,
Sauf peut-être les assoiffés,
Envieux et insatisfaits.
Mais lorsqu’il est question d’aimer,
N’y a-t-il plus de liberté ?
Faut-il vraiment assassiner
Celui qui veut vivre sa vie ?
A-t-on demandé son avis
Au moment de le mettre au monde ?
Y a-t-il quelqu’un qui me réponde ?
Dites-moi où, n’en quel pays,
Chacun pourrait vivre sans haine,
Selon le cours de ses envies,
De belles amours sereines ?