
Colette m'excusera, j'espère, de lui avoir emprunté son titre, mais il m'a paru qu'il était adapté à la circonstance. Évidemment, il ne s'agit pas des mêmes bêtes... et, par ailleurs, même si je me suis bien défoulé dans ce sonnet en me moquant de certains échanges musclés sur FB, je tiens à rassurer mes "amis" qui ne sont en rien concernés par cette diatribe.
En cette occasion, c'est le fameux sonnet de Baudelaire, Correspondances, qui m'a servi de modèle... Le voici pour mémoire:
Correspondances
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.
Ce qui donne... :
Dialogues de bêtes (ou Dialogues sur FB)
Facebook est un temple où nombre d’égarés
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
On y rencontre aussi tout un tas de mariolles
Échangeant à tous vents des propos d’enfoirés.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans la profonde nuit de l’imbécillité,
Piégés par les fake news et leur naïveté,
Désœuvrés, mal baisés et tarés se répondent.
Il est des gens naïfs bien plus que des enfants,
Cons comme des balais, frustrés ou putassiers,
- Et d’autres, plus malins, voire un peu arrogants,
Capables de tenir des propos plus sensés
Mais volontiers cruels et pleins de vanité
Qui font désespérer de notre humanité.