Le constat était sans espoir :
Lutèce était le dépotoir
De tous les excréments du monde.
La ville devenait immonde.
C’est pourquoi, sans prendre de gants,
Annidalgine décida
D’interdire dorénavant,
Même en cas de dysenterie,
De faire dans la rue caca !
Le moindre pipi fut proscrit !
Restait à nettoyer Lutèce
Des saletés de toute espèce.
Mais voilà que les éboueurs,
Sans dissimiler leur aigreur,
Annoncent, sur un air maussade,
Qu’ils refusent de travailler !
Annidalgine en est malade.
Écœurée par la pourriture,
La mairesse, en cette aventure,
Ne voyant pas d’autre remède,
Enfourcha son vélocipède
Pour rencontrer Philmartinix,
Le grand chef de ces garnements.
« Il doit avoir une idée fixe ! »
Se disait-elle en soupirant...
Quand elle aperçut le gaillard
Qui l’attendait sur le trottoir.
Sans lui montrer le moindre égard,
Elle lui rentra dans le lard :
- Bien la peine que je m’échine
A faire tourner la machine !
Se comportant sans foi ni loi,
Tes troupes font n’importe quoi !
Pourtant, pour se rouler les pouces,
Ils n’ont pas besoin qu’on les pousse !
Mais enfin, qu’est-ce que tu veux ?
Il faut reprendre le boulot !
On n’est plus chez les Ostrogoths !
Philmartinix fut inflexible.
Il lui jeta un œil terrible.
Et il jura par ses moustaches
Que son honneur était sans tache !
- Nous œuvrons pour le bien de tous
Et nous ne pensons pas qu’à nous !
Quand on souffre de la prostate,
On a comme un fil à la patte.
Remettez-nous des vespasiennes !
Il n’y a pas de mais qui tienne !
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