Je ne sais pas ce que vous comptez faire le 17 novembre (!). En attendant, je vous propose un pastiche du sonnet de Du Bellay, France, mère des arts... Et, bien sûr, voici d'abord l'original...
France, mère des arts, des armes et des lois,
Tu m'as nourri longtemps du lait de ta mamelle :
Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle,
Je remplis de ton nom les antres et les bois.
Si tu m'as pour enfant avoué quelquefois,
Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ?
France, France, réponds à ma triste querelle.
Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix.
Entre les loups cruels j'erre parmi la plaine,
Je sens venir l'hiver, de qui la froide haleine
D'une tremblante horreur fait hérisser ma peau.
Las, tes autres agneaux n'ont faute de pâture,
Ils ne craignent le loup, le vent ni la froidure :
Si ne suis-je pourtant le pire du troupeau.
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Version d'actualité...
France, mère des arts, des taxes et des prunes,
Tu m’as nourri longtemps du lait de ta mamelle,
Mais désormais, tu as vidé mon escarcelle.
Et tu ne nourris plus que ma juste rancune.
Pour toi, j’avais d’abord renoncé à l’essence
Car tu me promettais que ce serait au poil
Si je me décidais à rouler au gasoil.
Mais il faut bien enfin se rendre à l’évidence :
Le prix des carburants devient exorbitant.
La pollution te sert de nouvel argument
Pour exiger de moi un nouveau sacrifice.
Et lorsque je n’aurai plus rien dans ma gamelle
Tout près de me jeter au fond du précipice,
Tu trouveras moyen de taxer mes semelles.
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